L’Algérie regrette encore une fois la décision prise par la commission, malgré que tous les documents et pièces aient été transmis au B. I. T.
Cela confirme, encore une fois, qu’il y a, au niveau du fonctionnement du mécanisme de la commission d’application des normes, des problèmes portant sur l’appréciation de la mise en œuvre de la convention 87, par mon pays.
Cela confirme la nécessité et l’urgence de procéder à une réforme de son fonctionnement, permettant d’établir la liste de manière transparente et de conclure sur les cas de manière tripartite, de manière à refléter correctement et fidèlement les points de vue exprimés, lors des débats et en être l’expression de recommandations consensuelles.
Je tiens à rappeler que Monsieur le Ministre du Travail d’Algérie a montré sa disponibilité pour poursuivre la consultation autour de la mission de contacts directs qui devait se déplacer à Alger. Il a rencontré Monsieur le Directeur général du BIT et la Directrice des Normes internationales, avec lesquels il a eu à débattre de cette mission.
Cependant nous constatons que la Commission n’a pas pris en considération les démarches, les arguments, documents et les avancées enregistrées par mon pays et a pris la décision de recommander l’envoi d’une mission de haut niveau.
Nous regrettons fortement cette décision car un tel acharnement que rien ne justifie peut pousser les pays à ne plus ratifier de convention et ne plus être tenus de leur application et même aller vers la dénonciation partielle ou totale.
Je tiens à signaler que la commission, dans ses conclusions, n’a pas pris en considération l’existence de 101 organisations syndicales en Algérie mais s’est contentée des déclarations de deux personnes sans aucune représentativité d’une part et de l’exploitation d’articles de presse non documentés alors qu’elle devrait tenir compte des avancées et apporter un soutien et un accompagnement dans un objectif d’amélioration.
Il s’agit là, de dérives graves qui portent atteinte à l’impartialité et à la crédibilité de la Commission et sur lesquelles nous avons attiré l’attention à maintes reprises, lors des précédentes sessions de la conférence. Aussi, je tiens à déclarer solennellement que mon pays rejette dans le fond et dans la forme la résolution de la Commission
Enfin, à l’intention des représentants de syndicats de travailleurs du Maroc et du Brésil, qui se sont permis de critiquer sans fondement, mon pays, je leur conseillerai plutôt de consacrer leur énergie à amener leur pays à ratifier la convention 87 au lieu de critiquer l’Algérie qui a fait du pluralisme syndical un principe constitutionnel et je saisis l’occasion pour rappeler au porte-parole des travailleurs qu’ il devrait s’en inquiéter parce qu’ il a une grande responsabilité devant l’histoire qui retiendra un comportement non constructeur poussant la commission vers le blocage et l’impasse .